Je ne me suis jamais intéressé aux bâtons de trail, pour moi c’était pour la randonnée ou la marche nordique. Pour être plus précis, je me refusais carrément à en utiliser, toujours en recherche de courir le plus simplement possible, sans rien de superflu, non pas nécessairement en quête de légèreté, mais pour plus de simplification, se débarrasser de ce qui n’est pas nécessaire et qui quelque part éloigne un peu d’une pratique de la course en sentier plus proche de la nature.
Dans le pentu peut-être
Depuis que nous avons déménagé dans notre maison il y a quelques mois, le relief a quand même changé il faut l’avouer par rapport à Anould. On est en plein cœur des Hautes-Vosges maintenant, que ce soit juste devant ou derrière la maison, en moins de 3 km on est à plus de 1000 m d’altitude, c’est plus exigeant, on arrive directement dans le pentu comme dirait l’autre.
Je ne suis pas un coureur puissant, mes 93/94 kg n’arrangeant rien, les belles montées se font ressentir. J’ai toujours plus ou moins été adepte du style Marco Olmo dès que le pourcentage augmente, à savoir se tenir les mains dans le dos plutôt que la méthode plus classique en trail d’avoir les mains sur les cuisses et pousser dessus. La méthode Olmo est moins performante, mais plus confortable et moins exigeante.
Tout ça pour dire que l’idée de m’aider dans les grosses montées a commencé à me traverser l’esprit, peut-être que mes bras pourraient finalement être utiles dans ces moments là. J’ai donc décidé de m’essayer aux bâtons de trail.
Bâtons Camp Xenon 135 cm
Même si c’était un sujet qui ne m’intéressait pas vraiment, j’avais tout de même des exigences :
- Petit prix. Pas question de devoir prévoir un budget bâtons. Moins de 70€.
- Multibrins. Le monobrin a une utilisation tellement ciblée, pas envisageable. Le bâton dépliable est plus polyvalent, mais peut-être moins fiable.
- Aluminium. Je ne suis pas à la recherche du gramme en moins, ni de la rigidité absolue, mais plutôt de la solidité et de la durée dans le temps. Un bâton carbone outre son prix est beaucoup plus fragile, donc non.
- Dragonne plutôt que gantelet. Ce dernier me parait trop envahissant, l’avoir tout le temps sur la main, je ne pense pas que j’aimerais.
C’est chez Ekosport que j’ai trouvé les bâtons Camp Xenon pour moins de 60€. Tout le cahier des charges y est, bâton alu ultraléger et ultracompact, 4 brins à dragonne en nylon. Les 4 segments avec cordelette interne en Kevlar sont équipés d’un réglage micrométrique de la tension, en plus du système externe qui permet d’ajuster la tension suivant 3 positions en marchant. Les pointes sont en carbure bien entendu et les poignées en mousse expansée.
Je mesure 192 cm, j’ai donc opté pour la taille de bâtons de 135 cm, ceux-ci pèsent 440 g la paire pour une longueur pliée de 40 cm.
Bilan mitigé de ma première sortie
Je suis parti sur un de mes petits parcours proche de chez moi, avec tout de même 700 m de dénivelé positif pour 11 km de long, dont une première grosse pente dès le départ. Il s’agit d’une portion un peu sauvage, très vertes avec des branches et troncs sur le chemin ainsi que des pierres et rochers. J’ai donc trouvé les bâtons plutôt handicapants dans cette situation, sans réelle aide.
De manière générale, je pense que c’est le cas dès qu’il y a de hautes herbes, de la végétation dense ou beaucoup de branches au sol (ce qui arrive très souvent dans les Vosges), les bâtons sont alors difficilement utilisables car il faut toujours faire attention où les planter pour ne pas les bloquer ou ramener de grosses herbes. J’ai trouvé cela très fatiguant psychologiquement, trop à penser, une course moins naturel. Lorsque le terrain devient plus clair alors là tout change, sur un chemin ou sentier plus dégagé de ce genre d’éléments, alors les bâtons sont intéressants, en mode un pas un planté lorsque c’est pentu ou en mode galop lorsque c’est roulant.
A ma grande surprise, j’ai également bien apprécié les bâtons en descente, sur des portions plus ou moins raides, dégagées (les conditions sont les mêmes que celles citées plus haut), ils sont d’une bonne aide en ajoutant un sentiment de sécurité. Très bizarrement aussi, sur le plat ou les légères ascensions, j’ai beaucoup aimé la sensation de porter les bâtons dans chaque mains, cela aide au mouvement de balancier des bras sans ajouter beaucoup de poids.
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